Les Plans Nationaux d'Actions (PNA) sont des programmes mis en place par le Ministère chargé de l'Environnement. Leur objectif est d’assurer un bon état de conservation des espèces menacées. 
* Pour atteindre cet objectif, des actions concernant les populations et leurs milieux sont entreprises.

En Région Centre, quatre espèces de reptiles et deux  d'amphibiens sont concernées par un PNA, il s'agit de la Cistude d'Europe (Emys orbicularis), depuis 2022 du Lézard des souches (Lacerta agilis) et depuis 2025 des vipères dont la Vipère aspic (Vipera aspis) présente en Indre-et-Loire et la Vipère péliade (Vipera berus) présente en Eure-et-Loir, ainsi que le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) et du Pélobate brun (Pelobates fuscus) .

Les vipères

Depuis 2021, toutes les vipères de France sont protégées. Jusqu’ici peu considérées dans les programmes de conservation, l’état de leurs populations en France et en Europe est inquiétant. Les experts constatent un déclin généralisé en raison d’un grand nombre de menaces telles que l’altération, la disparition et la fragmentation de leurs habitats, les changements climatiques ou encore le dérangement et la destruction volontaire des individus. La prise en compte de ces espèces dans des programmes de conservation doit devenir systématique.

Le plan national d’actions 2025-2030 en faveur des Vipères aspic, péliade et de Séoane présente une stratégie sur le moyen terme pour la conservation de ces espèces et de leurs habitats. Sa mise en oeuvre se décline en 11 actions allant de l’amélioration des connaissances à la gestion et la protection des espèces et de leurs habitats, sans oublier un important travail de communication et de sensibilisation à destination d’un public varié.

Le Lézard des souches

Ce Lézard est en déclin dans la partie occidentale de sa distribution européenne. Il est considéré comme quasi menacé sur le territoire national par le MNHN et la SHF. En région Centre Val de Loire, il se trouve sur la limite ouest de sa distribution. Cf. Carte de répartition dans l’Atlas des amphibiens et reptiles d’Indre-et-Loire publié en juillet 2020. Ce lézard est plus petit que le Lézard à deux raies (Lacerta bilineata) avec lequel il est souvent confondu. La femelle est brune avec les flancs délimités par des lignes claires et des ocelles blancs entourés d’écailles sombres, alors que le mâle présente des flancs vert vif et une bande brune d’environ 1 cm de large sur toute la colonne vertébrale. Cette espèce discrète vit dans les landes humides sur les sols sableux souvent en rive des allées forestières et prend la fuite rapidement jusqu’à son refuge herbeux ou épineux très proche.

La Cistude d'Europe

La Cistude d’Europe vit principalement dans le Sud de l’Europe et remonte jusqu’en Allemagne de l’Est, la Pologne et les pays baltes. Elle est encore bien présente en Région-Centre, notamment en Brenne, mais elle se raréfie et fait l’objet d’un suivi attentif. Cette tortue d’eau douce peut être vue d’avril à octobre lorsqu’elle se chauffe au soleil, en rive d’eaux dormantes et tièdes garnies de végétation aquatique, qui abrite des mollusques, des insectes, des petits poissons et des grenouilles dont elle se nourrit. A la moindre alerte elle plonge hors de vue. La femelle pond jusqu’à 15 œufs, déposés dans un trou de 15 cm creusé dans un endroit sableux et chaud, qui sont ensuite recouverts. Les petits de 2 cm naissent en août et septembre. L’espèce hiberne dans les fonds vaseux.

Le Sonneur à ventre jaune

 Le Sonneur à ventre jaune, seul représentant en France de la famille des Bombinatoridae est un petit anoure considéré comme en régression généralisée en Europe et comme espèce vulnérable par la liste rouge des espèces menacées en France. Autrefois commun, il est aujourd'hui devenu rare probablement du fait de la modification rapide des biotopes favorables à l'espèce. Il vit dans les mares forestières, les flaques boueuses, les mares pleines de déchets organiques. Les pontes en petits tas ont lieu de mai à juillet. L'absence de données récentes en Touraine, mais sa présence dans tous les départements limitrophes de l'Indre-et-Loire laisse à penser qu'une prospection méticuleuse révèlera sa survie dans notre département. La SHT a donc pour objectif premier de retrouver et de quantifier les populations d’Indre-et-Loire.

 Le Pélobate brun 

 Le Pélobate brun a été signalé pour la dernière fois en Touraine, en 1981, en forêt de Chinon et la donnée reste incertaine faute de photographies. Son aire de répartition va de la Sibérie à la France, mais il a quasiment disparu de la Région Centre. Il est actuellement connu sur un site dans l’Indre en Brenne et un autre site a été découvert récemment dans le Loiret en bordure de Loire. Le Pélobate brun ressemble à une petite grenouille trapue. Il vit enterré et sort la nuit lors de grandes pluies. Les pontes en larges cordons gélatineux ont lieu dans des trous d’eau et des mares entre avril et juin. L’adulte mesure 8cm de long alors que les têtards peuvent mesurer jusqu’à 18cm. Ce sont les plus grands têtards d’anoures européens. La SHT espère le retrouver en Indre-et-Loire.